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NUISANCES SONORES : L’impact du bruit sur l’achat d’un bien immobilier, un critère sous-estimé

  • Photo du rédacteur: Stéphanie FAURE
    Stéphanie FAURE
  • 29 mars
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 juin




Lorsqu’on envisage l’achat d’un bien immobilier, on se concentre souvent sur des critères tels que l’emplacement, le prix, la superficie ou encore l’état général du logement. Pourtant, un élément crucial mais souvent négligé est le niveau de bruit ambiant.

Selon une étude de l’Agence de la transition écologique (ADEME)le bruit peut entraîner une dévalorisation immobilière de 10 à 20 % dans les zones exposées à des nuisances sonores importantes (ADEME, 2023). De plus, une enquête menée par le Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB) indique que les nuisances sonores sont citées par 54 % des Français comme une source majeure de gêne au quotidien (CIDB, 2022).

Dans cet article, nous allons explorer l’impact du bruit sur l’achat immobilier, les critères à évaluer avant d’acheter et les solutions existantes pour réduire ces nuisances.


1. L’impact du bruit sur la valeur d’un bien immobilier

Le bruit est un facteur qui peut fortement influencer la valeur d’un bien immobilier. Plusieurs études ont montré qu’une exposition à des nuisances sonores prolongées peut réduire le prix d’un logement de 10 à 20 %, en fonction de la source du bruit et de l’intensité perçue (Bruitparif, 2023).

Les principaux facteurs qui influencent cette dévalorisation sont :
  • Proximité des axes routiers : une étude menée en 2021 par le Conseil National du Bruit (CNB) a révélé que les logements situés à moins de 100 mètres d’une autoroute ou d’un boulevard très fréquenté voient leur prix baisser de 15 % en moyenne.

  • Présence d’un aéroport : les biens situés dans les couloirs aériens sont particulièrement impactés. Selon une étude du CNB, une maison située sous une trajectoire d’atterrissage ou de décollage peut perdre jusqu’à 20 % de sa valeur.

  • Quartiers animés : la proximité avec des bars, restaurants, ou discothèques peut également nuire à l’attractivité du bien. Une étude réalisée par l’Institut National de la Consommation (INC) montre que les logements proches de zones festives enregistrent une décote de 8 à 12 %.


En plus de la perte financière, le bruit a aussi un impact direct sur la qualité de vie des occupants, en particulier en ce qui concerne le sommeil, la concentration et la santé mentale (OMS, 2022).


2. Comment évaluer l’impact du bruit avant d’acheter un bien immobilier ?

Pour éviter les mauvaises surprises après l’achat d’un bien, il est essentiel d’évaluer l’environnement sonore avant de signer un compromis de vente. Voici quelques étapes clés :

1. Effectuer plusieurs visites à différents moments de la journée

Un quartier peut sembler calme en journée mais devenir très bruyant en soirée. Il est donc recommandé de visiter le bien matin, midi et soir, ainsi que le week-end pour bien évaluer les nuisances.

2. Consulter les cartes du bruit

En France, plusieurs organismes mettent à disposition des cartes du bruit permettant d’identifier les zones les plus exposées aux nuisances sonores :

  • Bruitparif propose des cartes détaillées pour l’Île-de-France.

  • Le site Geoportail.gouv.fr permet d’accéder à des cartes du bruit à l’échelle nationale.

  • Les mairies et les plans d’urbanisme locaux peuvent fournir des informations sur les nuisances sonores prévues ou existantes.

3. Vérifier l’isolation phonique du logement

Lors de la visite, il est recommandé de :

  • Fermer les fenêtres et écouter l’impact du bruit extérieur.

  • Tester l’isolation entre les pièces et avec les logements voisins (surtout en appartement).

  • Se renseigner sur le type de vitrage (le double ou triple vitrage est fortement recommandé).

4. Discuter avec les voisins

Les habitants du quartier sont souvent les mieux placés pour donner des informations sur le niveau de bruit, en particulier la nuit et le week-end.


3. Solutions pour réduire l’impact du bruit dans un logement

Si un bien vous plaît malgré un environnement sonore bruyant, il existe plusieurs solutions pour améliorer le confort acoustique :

1. Améliorer l’isolation phonique

  • Installer des fenêtres à double ou triple vitrage permet de réduire le bruit extérieur jusqu’à 40 dB (ADEME, 2023).

  • Utiliser des rideaux épais, des tapis et des panneaux acoustiques peut diminuer les nuisances sonores à l’intérieur du logement.

  • Opter pour des cloisons isolantes et du placo phonique permet de réduire les bruits de voisinage.

2. Créer une barrière naturelle contre le bruit

  • Planter des haies ou des arbres en bordure de propriété peut réduire le bruit extérieur de 5 à 10 dB (CNB, 2023).

  • Installer des panneaux antibruit (clôtures en bois, murs végétalisés, etc.).

3. Choisir une disposition intérieure adaptée

  • Placer les chambres et les pièces de repos côté cour ou jardin plutôt que côté rue.

  • Aménager un espace tampon (ex. : une bibliothèque contre un mur mitoyen).


4. Le bruit : un critère de plus en plus important pour les acheteurs

Avec la montée des préoccupations liées à la qualité de vie et au bien-être, le bruit devient un facteur de plus en plus pris en compte dans les décisions d’achat immobilier. Une enquête réalisée par OpinionWay en 2023 montre que 73 % des Français considèrent le calme comme un critère prioritaire lors de l’achat d’un logement.

En conséquence, les promoteurs immobiliers et les urbanistes intègrent désormais des solutions d’insonorisation et d’aménagement paysager pour réduire l’impact du bruit dans les nouvelles constructions.


Quelques décisions de justice

Plusieurs décisions de justice illustrent comment les nuisances sonores peuvent constituer des troubles anormaux de voisinage et affecter la valeur des biens immobiliers. Voici quelques exemples notables :

Nuisances sonores et responsabilité du propriétaire

Un propriétaire peut être tenu responsable des nuisances causées par son locataire s’il n’agit pas pour les faire cesser dès qu’il en a connaissance. Par exemple, si un locataire génère des bruits excessifs perturbant le voisinage, le propriétaire doit intervenir pour remédier à la situation. À défaut, sa responsabilité peut être engagée. ?

Nuisances sonores et perte de revenus locatifs

Dans une affaire récente, le Tribunal judiciaire de Paris a condamné un bar-restaurant et le propriétaire du local à verser plus de 110?000 euros à un copropriétaire. Ce dernier n’avait pas pu louer son bien en raison des nuisances sonores excessives provenant de l’établissement situé en dessous de son appartement. Le tribunal a reconnu la perte de chance de percevoir des revenus locatifs en raison de ces nuisances.

Nuisances sonores et vice caché lors de la vente d’un bien immobilier

Les nuisances sonores peuvent être considérées comme un vice caché lors de la vente d’un bien immobilier. Pour que le bruit soit qualifié de vice caché, il doit constituer une nuisance telle que, si l’acheteur en avait eu connaissance, il n’aurait pas conclu la vente ou aurait négocié un prix inférieur. Il appartient à l’acheteur d’apporter la preuve de l’existence de ce vice caché. ?

Nuisances sonores résultant de travaux et trouble anormal de voisinage

La réalisation de travaux dans un appartement, tels que le changement de revêtement de sol ou la suppression de cloisons, peut dégrader l’isolation acoustique initiale et entraîner des nuisances sonores pour les voisins. Dans une affaire jugée en 2021, le Tribunal judiciaire de Paris a condamné des propriétaires à indemniser leurs voisins pour le préjudice de jouissance subi en raison de nuisances sonores résultant de travaux effectués sans précaution adéquate.

Ces jurisprudences démontrent l’importance de prendre en compte les nuisances sonores dans le cadre des relations de voisinage et des transactions immobilières. Elles rappellent que le bruit excessif peut non seulement constituer un trouble anormal de voisinage, mais aussi affecter la valeur d’un bien immobilier et engager la responsabilité des propriétaires.?


Ce qu’il faut retenir

 Le bruit peut réduire la valeur d’un bien immobilier de 10 à 20 %. Il impacte le confort de vie et la revente du bien. Toujours visiter à plusieurs moments et consulter les cartes du bruit. Des solutions existent : double vitrage, rideaux phoniques, isolation. Un bien calme et bien isolé reste un meilleur investissement.


Le bruit est un facteur essentiel à prendre en compte lors de l’achat d’un bien immobilier. Il peut influencer la valeur du bien, la qualité de vie des occupants et la facilité de revente.

Avant d’acheter, il est recommandé de visiter le logement à différents moments, consulter les cartes du bruit et vérifier l’isolation phonique. Enfin, si le bien est exposé à des nuisances sonores, des solutions existent pour améliorer l’isolation et atténuer l’impact du bruit.

Un logement calme et bien isolé reste un investissement sûr et un gage de confort à long terme.

 


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