DPE : Mieux intégrer la chaleur estivale
- Stéphanie FAURE
- 15 mai
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 juin
Article par Immobilier et confort d’été : vers une réforme du DPE pour mieux intégrer la chaleur estivale
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Alors que les canicules estivales deviennent plus fréquentes et plus intenses, le gouvernement s’apprête à réformer le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pour y inclure, de manière plus significative, le confort d’été. Une évolution attendue, tant par les professionnels du bâtiment que par les occupants confrontés à des logements surchauffés durant l’été.
Le DPE actuel : un indicateur incomplet du confort thermique
Le DPE, outil devenu central dans les transactions et les locations immobilières, évalue la performance énergétique d’un logement selon deux critères :
La consommation énergétique primaire (kWh/m²/an),
Les émissions de gaz à effet de serre.
Depuis 2021, le DPE est opposable juridiquement et sert de base à plusieurs politiques publiques (gel des loyers, interdictions de louer certaines classes énergétiques, etc.).
Mais une faiblesse demeure : le confort d’été, bien qu’il soit mentionné dans le rapport DPE, n’est pas pris en compte dans la note finale. Or, avec des étés de plus en plus chauds, cette omission devient problématique.
Un tiers des logements performants énergétiquement sont mal protégés contre la chaleur
Selon une étude d’Effy, 33 % des logements classés A au DPE ne bénéficient d’aucune protection contre les surchauffes estivales (pas de volets, stores, végétation, ni bonne ventilation). Cela signifie que des logements jugés « très performants » peuvent devenir de véritables fournaises en été, notamment dans les grandes villes ou les zones exposées plein sud.
Une réforme du DPE pour 2025 : quels changements prévus ?
Le ministère de la Transition Écologique, avec le soutien de Valérie Létard, sénatrice spécialisée dans les questions énergétiques, travaille à une refonte du DPE prévue pour l’été 2025. L’objectif est clair : intégrer le confort thermique estival comme un critère structurant dans l’évaluation des performances d’un logement.
Les paramètres envisagés :
Orientation du logement (sud, ouest, est, nord),
Inertie thermique (capacité du bâtiment à résister à la montée en température),
Présence de ventilation naturelle ou mécanique adaptée,
Équipements de protection solaire : volets roulants, brise-soleil, pergolas, stores extérieurs, etc.
Pourquoi cette reforme ?
Adapter le logement au changement climatiqueLe nombre de jours avec températures supérieures à 35 °C devrait doubler d’ici 2050 selon Météo France. Une adaptation du bâti est indispensable pour préserver la santé et le confort des occupants.
Réduire les inégalités énergétiques et thermiquesLes logements les plus exposés sont souvent habités par des ménages modestes, qui n’ont pas les moyens de s’équiper en climatisation ou de réaliser des travaux coûteux.
Anticiper la montée en puissance des logements “bouilloires”À l’image des passoires thermiques pour l’hiver, certains logements deviennent invivables en été, notamment les derniers étages mal ventilés ou les bâtiments des années 70-80 en béton mal isolé.
Une volonté politique appuyée par les acteurs du logement
Cette réforme du DPE ne s’inscrit pas uniquement dans une démarche gouvernementale : elle est également portée et encouragée par de nombreux acteurs du logement et de la transition énergétique. La Fondation Abbé Pierre, en première ligne sur les questions de précarité énergétique, a rappelé à plusieurs reprises que «les personnes les plus vulnérables sont aussi les plus exposées aux logements mal ventilés, mal isolés et donc dangereux en période de canicule». Pour l’organisation, intégrer le confort d’été dans les politiques publiques du logement est devenu une urgence sociale.
De son côté, l’IGNES (Industries du Génie Numérique, de l’Énergie et de la Sécurité) défend une approche plus technologique. Elle appelle à ce que la réforme du DPE valorise les bâtiments capables de s’adapter intelligemment aux variations climatiques, grâce notamment à la gestion automatique des protections solaires, à la domotique ou à des systèmes de ventilation réactive.
Quelles conséquences pour les propriétaires et les professionnels ?
La réforme du DPE visant à mieux intégrer la chaleur estivale aura des répercussions concrètes pour les propriétaires et les professionnels de l’immobilier. Tout d’abord, le classement énergétique des logements pourrait être réévalué, notamment si le bien ne présente pas de protections suffisantes contre la surchauffe (absence de volets, mauvaise orientation, ventilation insuffisante, etc.). Une note DPE dégradée pourrait alors impacter la location ou la vente. Ensuite, de nouveaux travaux pourraient fortement recommandés, tels que l’installation de protections solaires (brise-soleil, stores extérieurs), l’amélioration de la ventilation naturelle ou encore la végétalisation pour créer des zones d’ombre. Enfin, cette évolution du DPE pourrait influer sur la valeur des biens : à l’avenir, les acquéreurs seront plus attentifs au confort thermique toute saison, notamment dans un contexte de changement climatique. Un logement performant en été comme en hiver pourrait ainsi se démarquer nettement sur le marché.
En résumé
Point clé | Contenu |
Réforme prévue | Été 2025 |
Objectif | Mieux prendre en compte la chaleur estivale dans le DPE |
Critères intégrés | Orientation, inertie, ventilation, protections solaires |
Logements ciblés | Ceux exposés au soleil ou sans protection thermique |
Risque | Déclassement des biens mal protégés contre la chaleur |
Conclusion
Face aux enjeux climatiques, le confort d’été devient un impératif de santé publique, d’équité sociale et de résilience immobilière. La réforme annoncée du DPE pourrait être un tournant décisif pour adapter le parc immobilier français à un climat en mutation. Elle devra toutefois s’accompagner de mesures incitatives pour permettre aux propriétaires, notamment les plus modestes, de réaliser les aménagements nécessaires.
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